Adrien Dusilence est un penseur visuel qui a élaboré ses œuvres en solitaire et en dehors de l'influence du milieu artistique. Déconnecté de l’extérieur il a créé son propre univers qu'il définit comme une turbulente recherche sur le sens de la vie, de l'existence, du pourquoi, et du moi. Cela c'est traduit par des milliers de dessins qui ne sont que réflexions sur l'être humain confronté à lui-même et sa place dans un monde déshumanisé. L’humain est représenté sur chaque tableau complètement nu comme s'il devait quitter ce monde pour affronter la mort et l’authenticité des choses. L'absence de vêtements symbolise aussi une absence d'intelligence cartésienne. Et via cette absence de logique, on perçois sur chaque dessin une microdose de vérité. En dehors de la réalité mensongère dans laquelle on vit.
Touché par une forme d'autisme depuis son jeune âge, le dessin était son principal moyen de communication, aujourd'hui il utilise ses crayons pour percer sa bulle et partager le regard qu'il porte sur le monde avec les autres. ​
"En vivant dans ma bulle d'autisme, je me suis décroché du monde pour faire un pacte avec le silence: J'ai vendu mon âme au papier"
Quand j'étais enfant j’ai vécu un événement fort tragique et proche de la mort mais qui curieusement a permis de réveiller en moi un ressenti mystique et spirituel, qui s'est incrusté dans mes dessins jusqu'à aujourd'hui.
Actuellement, l'art est pour moi une vraie passion ou même, un mode de vie. Je passe énormément de temps à dessiner, cela donne du sens à ma vie.
Faire tomber les masques...
"L'art émotionnel n'exprime pas seulement le mal être intérieur, sinon aussi le bonheur absolu de la perte du "moi" de l'artiste"
Raison d'art...
Nous sommes si insignifiants dans l’univers que notre existence frôle l’inexistence.
Et pourtant, nous sommes aussi la chose la plus complexe qu’il ait engendrée.
Depuis l’Antiquité jusqu’à la science moderne, notre réalité est souvent décrite comme une frontière, une limite :
le mythe de la caverne, le rêve éveillé, l’hologramme, la matrice…
Certaines personnes dites psychotiques manquent d’une substance dans le cerveau, ce qui crée un déséquilibre mental, mais leur permet aussi parfois de se détacher du mirage illusoire dans lequel nous vivons.
Elles ressentent alors une vérité brute : celle d’être réelles, unies au tout, à la conscience universelle de la vie — d’être Dieu, Jésus, Mahomet, Bouddha…
Leurs mots sont une expression culturelle qui ne suffit pas à exprimer ce qu’elles touchent réellement : le vrai.
Les psychédéliques ajoutent des substances au cerveau.
Elles peuvent, elles aussi, fissurer le voile de l’illusion et ouvrir à des expériences mystiques.
Tout comme les expériences de mort imminente, après tout.
Mon vécu fut touché par une forme de vérité — et c’est pour cela que je me concentre sur ce qui est vrai, plutôt que sur ce qui est juste ou acceptable.
Là où l’actualité politique et les mouvements sociaux s’attachent à ce qui est correct, moi, je cherche ce qui est.
L'art spirituel / engagé
L'art engagé (qui dénonce) peut être perçu comme un combat de tous les instants, parfois sans effet immédiat, ce qui peut mener à une forme de frustration. De plus, une grande partie de la population connaissent les injustices, mais le confort ou le désespoir les empêchent d'agir.
L'art spirituel ou universel, en revanche, a le pouvoir d'ouvrir des portes intérieures, de semer des graines de transformation personnelle qui, à long terme, peuvent avoir des répercussions collectives. De plus, si cette forme d'art était plus intégré dans l'éducation, les politiques publiques et la vie quotidienne, il pourrait être un levier puissant pour guider l'humanité vers une réalité plus consciente et spirituelle. Ce qui rapproche les forces opposées des plus démunis, qui incarnent souvent la sagesse du cœur, avec les élites plus puissants, souvent accusés d’insensibilité. Unir ces polarités pourrait devenir un pont vers une humanité plus consciente et alignée sur des valeurs universelles. Cela nécessiterait un changement systémique pour que l'art ne soit plus simplement un outil de divertissement ou de prestige, mais un véritable vecteur de conscience. Cependant, cela nécessiterait une volonté collective et une valorisation de l'art comme outil de transformation sociale et personnelle.